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Le combat islamophobe de Marc Lebuis et de Point de Bascule Canada

18 juin 2010 admin 0

par Stéphane Nicolas, Valérie Martel Le 15 avril, Marc Lebuis, au nom de son site Web Point de bascule Canada.ca, a publié, en pleine page 2 du Devoir, une publicité pour une conférence de presse de Point de Bascule (PdB) afin de dénoncer la participation de Tariq Ramadan à une conférence de Présence Musulmane. À l’image des propos tenus sur le site PdB, cette conférence sur l’extrémisme islamiste au Québec illustre bien le délire islamophobe qui obsède Marc Lebuis et son équipe. Les techniques de PdB : glissements de sens et manipulations  » L’équipe de PdB est composée de citoyens et citoyennes qui cherchent à exprimer leur attachement aux droits de la personne et à la liberté d’expression. « , peut-on lire sur la page de présentation du site. Pourtant, PdB a une étrange conception des droits humains qui consiste à ne voir qu’un seul péril, qu’un seul combat à mener pour la liberté :  » s’attaquer à l’islamisme « . Et insidieusement, en jouant de confusions de termes, d’images ou de symboles, ils produisent constamment des glissements de sens et amalgament, du même coup, l’islam et l’islamisme. Composé de milliers d’articles et de brèves écrites en seulement 2 années d’existence, PdB s’avère n’être que le relais d’idéologues qui veulent nous convaincre que le monde est constitué de deux grands blocs antagonistes : les démocraties occidentales, irréprochables, et le monde arabo-musulman, barbare et terroriste. Sur ce site, on retrouve tous les grands noms de la droite néoconservatrice américaine, de l’extrémisme sioniste et de l’extrême-droite identitaire européenne et québécoise : Samuel Huntington, Daniel Pipes, Geert Wilders, Jean Renaud, Maurice G. Dantec, Bat Yeor, etc. Leur conception du monde est manichéenne : un combat fantasmé entre la civilisation occidentale et le fanatisme islamiste. Pour eux, une femme qui porte un voile ou une Burqa au Québec n’est qu’un pion de cette vaste offensive, au même titre qu’un kamikaze qui se fait sauter avec une ceinture d’explosifs en Iraq. Une autre stratégie de communication de PdB consiste à citer ou inviter des personnes issues de minorités persécutées dans certains pays à majorité musulmane, présentées comme des dissidents, pour les faire témoigner des horreurs commises au nom de l’islam dans leur pays. Salim Mansur, Hélios d’Alexandrie de postedeveille.ca, ou Wafa Sultan, loin de nous faire saisir la complexité du monde arabe, tombent eux-aussi dans le binarisme et l’islamophobie. Parasitage du débat sur la laïcité Alors que le Québec amorce une saine réflexion sur des enjeux de laïcité, Marc Lebuis et Point de Bascule exacerbent une fibre nationaliste (et non pas souverainiste). Ils parasitent le débat sur la laïcité et le conduisent vers une crispation identitaire, un refus de l’altérité qui n’est rien d’autre qu’un racisme renouvelé. PDB cite régulièrement certains laïcs québécois (comme Djemila Benhabib ou Lise Ravary de Riposte Laïque) pour nous convaincre que le problème de fond dans le débat sur les accommodements raisonnables est spécifique à la communauté musulmane. Dans ce débat, PdB adhère à l’idée d’une hiérarchisation des religions : la présence des religions judéo- chrétiennes serait acceptable dans l’espace public, tandis que l’islam serait totalement incompatible avec la modernité du Québec. Cet argument typiquement colonial et ethnocentriste, que véhicule le projet de la laïcité prétendument ouverte promue par les  » laïcs identitaires  » de PdB, conduit à la stigmatisation des populations arabo-musulmanes dans leur ensemble. Il est particulièrement inquiétant de voir que Marc Lebuis puisse s’adresser à toutes les tribunes (Radio-Canada, LCN, VTélé, 98.5 fm, Le Devoir, Le journal de Montréal, etc.) en passant pour un expert neutre et objectif des droits de la personne ou même de l’islam. Loin de nous l’idée de leur interdire la participation à un débat public, mais il nous semble nécessaire et urgent que les choses soient posées clairement et que les caractères néoconservateur, identitaire, raciste et islamophobe de sites comme Point de Bascule, Bivouac-Id ou Poste de Veille (qui fonctionnent largement en réseau) soient connus de tous et de toutes afin de bien comprendre les enjeux du débat sur la laïcité et les positions idéologiques des différents intervenants dans ce débat de société. Le Québec a une chance historique d’instaurer une laïcité qui soit garante de la participation citoyenne de tous et de toutes ou bien il risque de s’enfoncer dans un repli identitaire et des communautarismes narcissiques. Et ce n’est pas la peur de l’Autre qui doit nous guider mais bien la force d’un projet de société inclusif. Voir en ligne : Presse toi à Gauche P.-S.

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Propos antimusulmans: Levée de l’immunité d’un député danois

18 juin 2010 admin 0

COPENHAGUE, 16 juin 2010 (AFP) – Le Parlement danois a décidé mercredi de lever l’immunité parlementaire d’un député d’un parti d’extrême droite, que la justice souhaite inculper pour ses propos antimusulmans, a-t-on appris de source parlementaire. Jesper Langballe, un vétéran du Parti du peuple danois (PPD), allié parlementaire essentiel du gouvernement de centre-droit, s’était élevé, dans une chronique publiée en janvier, contre « les musulmans qui tuent leurs filles (dans les crimes d’honneur) et qui ferment les yeux sur leurs viols par leurs oncles ». Cette chronique, qui portait sur « la conception obscurantiste des femmes dans l’islam » et « l’islamisation de l’Europe », avait suscité un tollé sur la scène politique, et les propos de son auteur avaient été condamnés par le Premier ministre Lars Loekke Rasmussen. Le procureur du royaume a décidé de poursuivre en justice ce député pour ses déclarations racistes contraires à la loi, entraînant la levée de son immunité. Le PPD, à l’exception du parlementaire incriminé, s’est abstenu mercredi au moment du vote, partagé entre le souci de respecter la loi et son opposition à l’article sur le racisme qui, selon lui, porte atteinte à la liberté d’expression. En revanche, Jesper Langballe a voté en faveur de la levée de son immunité car il souhaite prouver la véracité de ses propos devant les tribunaux, selon la chaîne de télévision parlementaire. La date du procès n’a pas encore été fixée par l’accusation publique.

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Richard Martineau : Du journalisme au charlatanisme

11 juin 2010 admin 0

Écrit par Ahmed Bensaada Vendredi, 07 Mai 2010 Les pseudo-journalistes n’ont pas besoin de débats savants pour êtres déboulonnés: ils se fourvoient avec leurs propres mots et s’empêtrent dans leurs propres phrases. Leurs idées ne sont qu’une succession d’inepties qui révèlent un processus intellectuel aux antipodes du cartésianisme. C’est le cas de M. Richard Martineau qui a merveilleusement montré sa médiocrité journalistique dans son brûlot intitulé « De la croix au croissant[1]». Tout d’abord, il affirme que « … tant que je n’aurai pas de réponses à ces questions, je me garderai de réagir d’un côté comme de l’autre » alors que dès le début, son article est une attaque en règle contre la religion musulmane. Il fait un parallèle entre la « montée fulgurante de l’Islam » et le « déclin de la religion catholique », comme si ces deux phénomènes étaient reliés. Il attise la haine en invoquant une hypothétique installation d’un croissant sur le toit de l’Oratoire Saint-Joseph. Un moyen efficace d’attiser la peur d’une imminente « invasion musulmane ». Cette même peur est utilisée en présentant l’argument fallacieux du poids démographique « Les musulmans font de plus en plus d’enfants, les chrétiens, de moins en moins ». Comme si, dans les prochaines années, le nombre de musulmans allait dépasser celui des chrétiens au Québec. Est-il sérieux M. Martineau? Un journaliste débutant aurait fouillé les statistiques, consulté des études scientifiques ou questionné des spécialistes du sujet. Il aurait fait son travail, quoi. Mais pas M. Martineau: il est omniscient, lui. Il préfère de loin surfer allégrement sur la vague anti-islamique et opposer systématiquement l’Islam au Christianisme au lieu de faire un travail professionnel et responsable. Plus grave encore, il insinue que le nombre de musulmans augmente à mesure que « des fous font exploser des bombes au nom d’Allah », comme si les personnes qui fréquentent les mosquées sont tous des fanatiques assoiffés par le sang répandu par les attentats. Mais ce que M. Martineau semble ignorer c’est que ces personnes ne sont pas devenues musulmanes, elles sont musulmanes. Et en déclarant tout haut que « l’Islam n’est pas une religion comme les autres », il confirme son aversion maladive pour cette religion et ses adeptes. Ce que je trouve étrange dans toute cette histoire, c’est qu’un pseudo-journaliste en faillite intellectuelle (brillamment pressentie par Danny Laferrière) soit encore en poste dans un journal québécois. À la suite de son article, une seule vérité saute aux yeux: M. Martineau est au journalisme ce que les « bougons » sont à l’aristocratie! Le récent blâme qui lui a été infligé par le Conseil de Presse du Québec l’a admirablement démontré. ——————————————————————————– [1] http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/richardmartineau/archives/2010/05/20100501-084700.html

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Le vrai voile par André Pratte

28 mai 2010 admin 0

Lorsqu’une jeune femme insiste pour porter le niqab dans son cours de français, le Québec entier s’en scandalise, forçant le gouvernement à présenter un projet de loi. Lorsque sont publiées des données illustrant les graves difficultés d’intégration des immigrants au Québec, elles sont accueillies par une indifférence généralisée. C’est alors la majorité qui porte un voile intégral, refusant de voir une réalité pourtant bien plus préoccupante que le comportement de quelques exaltés religieux. Le centre de recherche CIRANO vient de publier une étude exhaustive sur la place des immigrants dans le marché du travail canadien. Le constat est sans équivoque: les nouveaux arrivants ont beaucoup plus de mal à se trouver un emploi au Québec que dans les deux autres grandes provinces d’accueil, l’Ontario et la Colombie-Britannique. Ainsi, en 2006, au sein du groupe d’âge de 25 à 54 ans, le taux de chômage atteignait 11,2% chez les immigrants au Québec contre 5,2% parmi les personnes nées dans la province. Surtout, ce taux de chômage était deux fois plus élevé que chez les immigrants installés en Ontario et en Colombie-Britannique. Les chercheurs ont aussi remarqué au Québec un taux de chômage catastrophique (19,3%) parmi les immigrants récents (cinq ans et moins), contre 11,7% dans le reste du pays. Cette piètre performance du Québec est très décevante puisque c’est le gouvernement provincial qui choisit la plus grande partie des personnes s’installant ici, sur la base notamment de leur connaissance du français et de leur formation. De fait, les immigrants sont de plus en plus instruits et parlent majoritairement français. Cependant, ces atouts ne les aident pas beaucoup. Même les gens qui viennent d’Afrique du Nord, dont bon nombre maîtrisent la langue française, subissent un taux de chômage beaucoup plus élevé au Québec (18,8%) qu’en Ontario (7,1%). Comment expliquer ce phénomène? Les chercheurs avancent diverses hypothèses: problèmes dans la reconnaissance des compétences, discrimination, prestations sociales décourageant le travail, etc. Plusieurs facteurs sont sans doute en cause mais chose certaine, on ne peut laisser la situation perdurer. Le Québec a absolument besoin d’immigrants bien intégrés pour maintenir sa croissance économique et compenser les effets atrophiants du vieillissement de la population. Cessons donc de faire une crise d’apoplexie collective à la vue du moindre voile pour nous préoccuper plutôt de ce problème aussi réel que grave. L’État québécois a en main les pouvoirs et les outils pour agir; qu’il s’en serve. De bons emplois pour les immigrants contribueront bien plus au développement de la société québécoise et à la préservation de ses valeurs que les solutions artificielles (ah! une charte de la laïcité!) concoctées par nos élus. http://www.cyberpresse.ca/place-publique/editorialistes/andre-pratte/201004/07/01-4268243-le-vrai-voile.php

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Islamophobie par Alain Gresh

17 mai 2010 admin 0

« Le seigneur ton Dieu te livrera ces nations et jettera sur elles une grande panique jusqu’à ce qu’elles soient exterminées. Il livrera leurs rois entre tes mains, tu feras disparaître leur nom de sous le ciel, aucun ne tiendra devant toi, jusqu’à ce que tu les aies exterminés. » Cet appel au génocide se dissimule-t-il dans le Coran ? Non, il est extrait de l’Ancien Testament (Deutéronome 7, 23 et 24). « Le chef de la femme, c’est l’homme (…). Si la femme ne porte pas le voile, qu’elle se fasse tondre. (…) L’homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l’image de la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l’homme. (…) Et l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance. » Cette injonction faite aux femmes de porter le voile et de se soumettre à l’homme se trouve-t-elle dans le Coran ? Non, elle a été énoncée par l’apôtre Paul dans sa première épître aux Corinthiens. Ces citations représenteraient-elles la « véridique » cause des croisades ou des mille et une guerres qui ont ensanglanté, au cours des siècles, le monde judéo-chrétien ? Fondent-elles la marginalisation des femmes dans ces mêmes sociétés ? Absurde… Mais alors pourquoi, depuis les attentats du 11 septembre, quelques intellectuels et experts cherchent-ils à nous persuader que le Coran recèle les sources des maux des pays d’islam : plongez-vous dans les sourates révélées à Mahomet il y a quelque quatorze siècles et vous comprendrez enfin cet univers mystérieux… Ibn Warraq et Guy Hennebelle l’assurent : « L’islam en tant que tel n’est pas une religion modérée : il suffit de lire le Coran, truffé de menaces et d’imprécations en tout genre pour s’en convaincre ! (…) Vous êtes-vous jamais demandé pourquoi la totalité du milliard de musulmans croupit sous des régimes plus despotiques les uns que les autres ? Pourquoi l’islam ne parvient pas à s’arracher, malgré le pétrole et le reste, au sous-développement (1) ? » Nos auteurs se sont-ils jamais demandé pourquoi l’Afrique noire non musulmane ne s’arrachait pas au sous-développement ? Pourquoi la Birmanie et les Philippines – non musulmanes – ne s’en sortent pas vraiment mieux que l’Indonésie ou la Malaisie ? Durant des siècles, des empires musulmans – omeyyade, abbasside, ottoman, safavide, moghol – ont été parmi les plus brillants et les plus avancés de leur temps. La « vérité » de leur réussite se résume-t-elle au Coran ? Oublier l’Histoire Le concept « islam » doit aussi se manier avec prudence. « Quand on parle de l’islam, on élimine plus ou moins automatiquement l’espace et le temps », faisait remarquer l’intellectuel américano-palestinien Edward W. Said. Et il précisait : « Le terme islam définit une relativement petite proportion de ce qui se passe dans le monde musulman, qui couvre 1 milliard d’individus, et comprend des dizaines de pays, de sociétés, de traditions, de langues et, bien sûr, un nombre infini d’expériences distinctes. C’est tout simplement faux de tenter de réduire tout cela à quelque chose appelé “islam” (2)… » Oublier l’histoire et ses méandres, c’est le travers de Jacques Rollet, maître de conférences à l’université de Rouen et théologien catholique : « Depuis Mahomet, l’islam est conquête. Mahomet lui-même a été un combattant militaire, un conquérant ; Jésus n’a jamais combattu les armes à la main. La différence est donc fondamentale. Dès sa genèse, au VIIe siècle, et sur très peu de temps, deux ou trois siècles, l’islam connaît une expansion foudroyante. Ces succès militaires vont confirmer aux musulmans médiévaux que leur religion est dans la vérité. Le djihad va transporter pour longtemps – phénomène amplifié par les croisades – l’idée que l’islam ne peut pas être l’islam s’il ne réussit pas militairement. Rien ne doit donc s’opposer à l’expansion de l’islam. C’est le cœur même du Coran. Dans ce cadre, on comprend assez bien comment l’islamisme est possible (3). » Nous n’avions pas bien étudié nos livres d’histoire, nous qui pensions naïvement que les croisades avaient été lancées par la papauté, que le colonialisme avait été l’œuvre des « nations civilisées », que les deux guerres mondiales et le génocide des juifs s’étaient déroulés sur notre continent européen pétri de ce pacifisme « chrétien » si éloigné de la violence de l’islam… Et si les plus hautes instances de l’islam ont condamné les attentats du 11 septembre, si d’influents oulémas proches des milieux dits islamistes, comme le cheikh Youssouf Al-Qardawi, l’ont également dénoncé, c’est sans doute pour nous berner, pour dissimuler leurs sombres desseins… Jacques Rollet tance d’ailleurs ces islamologues qui « minimisent la distance radicale entre l’islam et la démocratie ». Pour lui, Samuel P. Huntington, avec son « choc des civilisations », « met le doigt sur une vision du monde différente entre le christianisme et l’islam. Il y a donc bien un choc frontal entre deux cultures, celle, sécularisée et démocratique, de l’Occident et celle, non démocratique et non sécularisée, du monde musulman. » Enrôlons-nous donc dans une nouvelle croisade… Alexandre Del Valle fait partie désormais, selon Le Figaro, de cette « ronde magique des experts » invités en boucle à la télévision depuis le 11 septembre. Pour lui, foin de la complexité, le monde s’analyse aisément : « Le principe de “refus du pouvoir infidèle” explique (…) la plupart des conflits qui opposent musulmans et “impies” au Cachemire, au Soudan, en Arménie, en Tchétchénie, et même au Kosovo et en Macédoine, où les populations musulmanes sont devenues majoritaires (4). » Certains oseront rétorquer que les Kosovars, comme les Azéris, sont largement « laïcisés », que leurs revendications sont nationales. Erreur, ils sont « biologiquement » musulmans, et cela suffit… Défenseur des guerres menées par M. Slobodan Milosevic contre les Musulmans, par la Russie contre les Tchétchènes et par le gouvernement israélien contre les Palestiniens, promoteur d’une thèse fumeuse sur l’alliance entre les Etats-Unis et […]