Aucune image

Islamophobie (Éditorial de la Presse)

29 août 2010 admin 0

Voici un édito dans lequel Mario Roy simule la nuance pour justifier l’islamophobie. Le pauvre, il a du mal à gober que même les médias de droite L’Humanité, Le Figaro et Le Time reconnaissent maintenant ce fait indéniable. Or, Monsieur préfère la facilité: blâmer la victime et excuser ses bourreaux ! CQCI ISLAMOPHOBIE Par Mario Roy Il y a une «poussée des islamophobes aux Pays-Bas», constate L’Humanité. Il règne un «climat islamophobe en France», regrette Le Figaro. Est déclarée en Suisse une «victoire de l’islamophobie», selon Le Monde diplomatique. Cela est dû au «climat islamophobe en Europe», diagnostique RFI. Et le Time s’interroge: «L’Amérique est-elle islamophobe»? Au total et pour faire court: doit-on déplorer une «islamophobie en hausse» dans la totalité de l’Occident, comme on l’a déjà soutenu à l’ONU?… On se trouve ici en plein fantasme autoflagellatoire, feignant de croire que l’islamophobie apparaît par génération spontanée dans un Occident congénitalement bigot. C’est de la bouillie pour les chats. Au contraire, face à certains aspects troublants de l’islam et même aux gestes meurtriers perpétrés en son nom, l’Occident a souvent démontré un angélisme béat. Ainsi, hier, la réaction spontanée à l’arrestation en Ontario de présumés terroristes islamistes en était une de déni (ça ne peut pas être vrai!) et de méfiance vis-à-vis les autorités (c’est une opération de relations publiques destinée à plaire aux Américains!). Absurde, évidemment. Cependant, il y a bel et bien malaise. En Europe, aucune nation n’y échappe. Le cas des Néerlandais, symboles vivants de la tolérance maintenant accusés d’intolérance, est emblématique. (voir à ce sujet le Blogue de l’édito, sur Cyberpresse.) En Amérique, la friction est née d’un projet de lieu de culte, la mosquée de Ground Zero. C’est a priori étonnant, car les États-Unis constituent le pays au monde où la liberté religieuse est la plus vénérée. Au lendemain du 11 septembre 2001, George W. Bush lui-même s’est précipité dans une mosquée. Dans les mois qui ont suivi, les Américains ont placé le Coran dans la liste des best-sellers. En 2008, Barack Obama a implicitement rabroué la France au sujet du voile islamique. Aujourd’hui, le nombre de mosquées par citoyen musulman est aux États-Unis deux fois plus élevé qu’en France et quatre fois plus qu’au Canada: une par 1315, 2620 et 5050 âmes respectivement. Sachant cela, on comprendra que si Park51, le centre confessionnel projeté par l’imam Feisal Abdul Rauf, dérange autant, il y a à cela une raison lourde, probante, que chacun est en mesure de comprendre et devrait respecter. Les Américains ne doivent pas interdire la construction et l’exploitation de ce centre – ils ne le feront d’ailleurs pas. Si la décision de bloquer le projet doit être prise, et elle doit l’être, c’est à l’imam lui-même qu’elle incombe. Son but, n’est-ce pas, était de rapprocher les communautés de croyants? S’il est lucide, et il l’est sûrement, il constate maintenant que c’est raté et que l’affaire est irrécupérable. Pas plus que qui que ce soit d’autre en Occident, l’imam Abdul Rauf n’a avantage à sombrer dans l’angélisme béat.

Aucune image

Choqué par les récentes arrestations, le Conseil Musulman appelle au calme et à la retenue

28 août 2010 admin 0

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Montréal, Québec, 26 août 2010 – Le Conseil musulman de Montréal (CMM) s’est dit choqué par les récentes arrestations en Ontario de trois citoyens canadiens, Misbahuddin Ahmed, Hiva Alizadeh et Khurram Sher.  Au cours des deux derniers jours, des agents de la GRC ont procédé à des arrestations relativement à des accusations liées au terrorisme. « Nous sommes unis avec tous les Canadiens contre toute infraction pénale et nous sommes en faveur du maintien de la sécurité et du bien-être de notre nation », a déclaré Salam Elmenyawi, président du MCM. «Toutefois, nous devons nous rappeler que tout accusé a le droit à la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’on prouve sa culpabilité, le droit d’être jugé par un tribunal juste et équitable ainsi qu’à la protection de ses droits constitutionnels. Les accusations de terrorisme ne peuvent pas être des prétextes pour confisquer les droits civils des Canadiens et mettre en veilleuse la Charte des droits et libertés. On ne peut pas cibler les personnes sur de simples soupçons et on ne peut pas porter un jugement et accuser sans preuves concrètes et ce, sans respect des principes de la justice naturelle » CMM réitère sa condamnation de tous les actes de terrorisme et de l’extrémisme. Cependant, il invite la population canadienne à faire preuve de patience et d’attendre les détails de cette affaire avant de se prononcer sur la culpabilité des accusés. CMM invite les médias à surtout faire preuve de retenue et d’éviter les rapports sensationnalistes, compte tenu en particulier du fait qu’aucun des éléments de preuve contre les accusés n’a rendu public. «Nous demandons en outre à la GRC, au SCRS et à la police de l’Ontario de donner l’exemple aux Canadiens en montrant de la sensibilité envers la communauté musulmane du Canada,» a dit Elmenyawi. «Chaque accusé et chaque affaire devraient être décrits de manière précise et équilibrée pour éviter l’exagération, les jugements de valeur et la rhétorique qui peuvent être utilisés d’une manière négative à l’encontre de la communauté musulmane. Nous rappelons à tous que, de par le passé, des innocents ont été accusés d’infractions similaires et c’est seulement plus tard que les accusations ont été retirées. Il est important d’examiner tous les faits de cette affaire et d’éviter toute hystérie. » CONTACT: Salam Elmenyawi Conseil Musulman de Montréal (CMM) Tel.: (514) 748-8427 /Fax: (514) 747-9139 Courriel: info@muslimcouncil.org Site Internet: http://www.muslimcouncil.org Le Conseil musulman de Montréal (CMM) est une organisation représentant plusieurs institutions islamiques dans la région de Montréal. Il y a plus de 200,000 musulmans à Montréal, environ 900,000 au Canada et 1.7 milliards dans le monde entier.

Aucune image

L’amour de soi et la haine des autres

22 août 2010 admin 0

Par Eric Fottorino, La délinquance urbaine est depuis trop longtemps un fléau que ni la droite ni la gauche n’ont su combattre. Cette violence sur les personnes frappe d’abord les plus modestes, nourrissant chez eux un sentiment légitime d’injustice et de frustration, de colère aussi, à la mesure de l’impuissance publique.Par son discours de Grenoble du 30 juillet, le président Sarkozy a voulu conjurer la faillite de sa politique en déclenchant une offensive sécuritaire choquante. « Guerre » à la délinquance, « déchéance de nationalité pour les Français d’origine étrangère ». Lien établi entre immigration et criminalité. Stigmatisation des gens du voyage aux « grosses cylindrées », dixit Brice Hortefeux. Notion, contraire au droit, de « présumé coupable » proférée par le même ministre de l’intérieur, condamné en première instance pour injure raciale, et qui a trouvé à Nantes une cible sur mesure de voleur-violeur-exciseur-polygame. De quoi jeter l’opprobre sur tous les musulmans, comme lorsque, en 2007, le candidat Sarkozy évoquait « les moutons tués dans les appartements ». Sous couvert d’assistance à populations en danger perce l’électoralisme cynique d’un chef de l’Etat qui semble chercher d’abord à sécuriser une victoire en 2012. Aucune fin ne saurait justifier de tels moyens, alors que l’ONU dénonce une montée de la xénophobie en France. Depuis la « racaille » et le « Kärcher », ces marques de fabrique du sarkozysme, depuis la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, rapprochement douteux suggérant que la seconde menace la première, le président construit le même mur. Celui des préjugés, des stéréotypes, des ennemis de l’intérieur. Celui de la défiance entre un Eux et un Nous, entre la France des « vrais » Français et la souffrance de tous ceux qui ne volent ni ne tuent, mais portent les stigmates de l’étranger. Le chemin a rarement été aussi court entre l’amour de soi et la haine des autres. La désignation de boucs émissaires n’effacera pourtant jamais la délinquance ni l’affaire Woerth-Bettencourt. Le résultat est là : les mots ont été choisis comme autant d’armes qui créent la polémique et anesthésient la pensée. Par sa brutalité verbale et physique – on ne parle plus que de démantèlements de camps roms illégaux -, le pouvoir ferme la porte à toute réflexion intelligente. Là où il faudrait proposer, on ne peut que protester. Langage d’exclusion, d’élimination. Refus de remonter à la source des maux. Jeter les gens à la rue, miser sur la répression et réduire les moyens éducatifs : n’est-ce pas la pire manière de combattre la délinquance ? Cette politique de l’humiliation donne une vision dégradante de l’action publique. La France n’est pas un pays raciste. Mais en activant les pulsions du racisme, l’exécutif bafoue nos principes et nos valeurs. L’article premier de la Constitution, faut-il le rappeler, affirme que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ». http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/17/l-amour-de-soi-et-la-haine-des-autres_1399704_3232.html#xtor=AL-32280258