DÉCLARATION SUR LES DERNIÈRES VIOLENCES COMMISES CONTRE LA POPULATION ROHINGYA DU MYANMAR

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Les organisations de la société civile canadienne et individus soussignés, tous intéressés de près ou qui ont une longue expérience de la région de l’Asie-Pacifique, sont extrêmement inquiets de la dernière vague de violence militaire contre des civils rohingyas au nord-ouest du Myanmar.

Les forces armées du Myanmar infligent un châtiment collectif, disproportionné et illégal aux civils rohingyas, pour des attaques lancées contre plusieurs installations policières et militaires le 25 août 2017, par  le « Arakan Rohingya Salvation Army ». Ces attaques ont servi de prétexte à l’armée pour attaquer et brûler systématiquement les villages Rohingya, tout en violant et en assassinant des civils au passage.

Ces dernières violences font suite aux attaques d’octobre 2016, au cours desquelles les militaires s’en sont pris à des douzaines de villages, tuant d’innombrables personnes et forçant le déplacement de 80 000 civils. Maintenant, des centaines de milliers d’autres ont dû fuir. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés estime que depuis le 25 août 2017, autour de 410 000 musulmans rohingyas ont fui la violence qui fait rage dans leur Myanmar natal, pour se rendre dans des camps de réfugiés au Bangladesh.

D’autres lauréats du prix Nobel de la paix ont demandé à Aung San Suu Kyi de condamner cette violence et le rapporteur spécial de l’ONU sur le Myanmar l’a priée d’agir. Nous apprécions le fait que la conseillère de l’État ait condamné, le 18 septembre 2017, certaines violations des droits de la personne, mais sa condamnation est compromise par son refus de reconnaître les activités militaires et policières en cours, et l’insistance du gouvernement à nier la campagne de masse dirigée contre des civils.

Malheureusement, le gouvernement du Myanmar n’a fait aucun effort public pour mettre fin à la violence – au contraire, ses mots et ses actions ont sérieusement envenimé la situation. En outre, le gouvernement a systématiquement empêché l’aide humanitaire d’atteindre les Rohingya, ce qui pourrait constituer un crime en vertu du droit international. Il a sans cesse nié tous les rapports de violence militaire et il bloque présentement l’accès à la région à une mission d’enquête mandaté par l’ONU.

Nous sommes heureux que le gouvernement canadien ait récemment annoncé une aide de 2,5 millions de dollars et nous incitons le ministère des Affaires mondiales à accorder encore plus d’argent pour répondre aux besoins jugés urgents par les organisations en première ligne. Nous félicitons le premier ministre Trudeau qui a souligné, dans une lettre adressée à Aung San Suu Kyi, son obligation morale d’aider à mettre un frein à la crise. Nous félicitons également la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui a annoncé ses plans pour défendre les droits des Rohingyas à l’Assemblée générale des Nations Unies. Nous demandons instamment au gouvernement canadien :

  • d’utiliser tous les canaux diplomatiques à sa disposition, en particulier à son ambassade de Yangon, dans le but de faire pression sur Daw Aung San Suu Kyi et le gouvernement du Myanmar pour qu’ils assurent l’arrêt des hostilités en cours, protègent les droits du peuple rohingya et dénoncent les exactions commises par les forces armées du Myanmar;
  • d’exiger du gouvernement du Myanmar qu’il assure un accès sans entrave à la mission d’enquête établie en mars 2017, par résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU;
  • de faire pression pour que l’aide humanitaire arrive à l’État Rakhine;
  • de faire pression sur les dirigeants du Myanmar afin qu’ils cessent leurs déclarations incendiaires qui mettent en danger les travailleurs humanitaires et permettent aux militaires de poursuivre leur campagne contre les civils;
  • de favoriser le recours à tous les moyens juridiques possibles – nationaux et internationaux – pour que soient traduits en justice les personnes responsables des atrocités et des violations des droits de la personne commises;
  • d’instaurer immédiatement une interdiction de voyage pour tous les dirigeants de l’armée birmane qui tenteraient de se rendre au Canada;
  • de proposer l’instauration d’un embargo des Nations Unies sur les armes contre les forces armées du Myanmar comme mesure pour réduire la violence en cours dans l’État Rakhine, ainsi que dans les États Kachin et Shan;
  • d’encourager et d’appuyer le gouvernement du Myanmar à montrer son engagement à trouver des solutions réelles et durables aux problèmes de l’État Rakhine, notamment en appliquant les recommandations du rapport final de la commission consultative sur l’État Rakhine.

Nos organisations et nous continuerons à surveiller de près la situation. Nous exhortons le gouvernement canadien à poursuivre son action face à cette crise humanitaire qui s’aggrave.

Les organisations suivantes appuient la déclaration :

Associates to Develop Democratic Burma / Euro-Burma Office

Burmese Muslim Association

Comité Canada Tibet

Collectif canadien anti-islamophobie

Fédération canadienne des femmes diplômées des universités

Syndicat canadien de la fonction publique

Développement et Paix

Initiatives et Changement Canada

Innerspeak Digital Media

Inter Pares

International Coalition on Human Rights in the Philippines – CanadaInternational Development and Relief Foundation

KAIROS: Canadian Ecumenical Justice Initiatives Lawyers’ Rights Watch Canada

Mae Sot Education Project

MATCH International Women’s Fund

Projet photo MY STORY

Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public

Ontario Committee for Human Rights in the Philippines Partners Relief & Development Canada

Peace Brigades International Canada

Primate’s World Relief and Development Fund Project Umbrella Burma

Fonds de justice sociale de l’Alliance de la fonction publique du Canada

Rohingya Association of CanadaFonds humanitaire des Métallos

South Asia Partnership CanadaFonds de justice sociale d’Unifor

USC Canada

Entraide universitaire mondiale du Canada

 

Les personnes suivantes, qui ont toutes travaillé de nombreuses années au Myanmar ou qui ont été solidaires des luttes pour les droits de la personne et la démocratie au Myanmar, appuient la déclaration :

 

Milagros Arguelles

Brenda Belak

Dominique Caouette, Études contemporaines et transdisciplinaires de l’Asie du Sud-Est, Université de Montréal

Naima Chowdhury, Women’s Leadership and Gender Specialist, COADY International Institute, Saint Francis Xavier University

Paul Copeland, C.M.

Rod Germaine, fondateur de l’ancienne Just Aid Foundation

Fareed Khan, parrain d’une pétition change.org visant à révoquer la citoyenneté canadienne honoraire accordée à Aung San Suu Kyi

Susan Hartley, chercheuse-boursière de Rotary Global Peace

Murray Thomson, co-fondateur, Amis canadiens de la Birmanie

Nisha Toomey, ancienne membre du conseil d’administration, Amis canadiens de la Birmanie

Paul Turcot, South House Exchange

Jody Williams, lauréate du prix Nobel de la paix (1997) et présidente de Nobel Women’s Initiative

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STATEMENT ON LATEST VIOLENCE AGAINST THE ROHINGYA POPULATION IN MYANMAR

The below-named Canadian civil society organizations and individuals, who all have a strong interest and/or long experience of working in the Asia-Pacific region, are gravely concerned regarding the latest wave of military violence against Rohingya civilians in northwestern Myanmar.

The Myanmar military is inflicting collective, disproportionate and illegal punishment on Rohingya civilians following attacks against several police and military installations on August 25, 2017 by the Arakan Rohingya Salvation Army. These attacks were used as an excuse for the army to systematically attack and burn Rohingya villages, raping and murdering civilians in the process.

This latest violence follows attacks in October 2016, when the military attacked dozens of villages, killing an untold number and displacing more than 80,000 people. Now hundreds of thousands more have been displaced. The UN Refugee Agency estimates that since August 25, 2017, about 410,000 Rohingya Muslims have fled violence in their native Myanmar for refugee camps in Bangladesh.

A number of fellow Nobel peace laureates have called on Aung San Suu Kyi to condemn the violence and the UN Special Rapporteur on Myanmar has called on her to “step in.” While we appreciate the State Counsellor’s September 18, 2017 condemnation of human rights violations, this condemnation is compromised by her denial of ongoing military and police operations, and the government’s insistence that there is not a mass campaign directed at civilians.

Unfortunately the Myanmar government has made no public effort to end the violence – to the contrary, the words and actions of the government have severely aggravated the situation. Moreover, the government has systematically blocked humanitarian aid from reaching the Rohingyas, which may constitute a crime under international law. It has consistently denied all reports of military abuses, and is currently blocking a UN-mandated fact finding team from accessing the region.

We are pleased with the Canadian government’s recent announcement of $2.5 million in aid, and encourage Global Affairs to find opportunities to allocate more aid towards needs identified by front-line organizations as the most urgent. We applaud Prime Minister Trudeau’s letter to Aung San Suu Kyi that underscored her moral obligation to help stop the crisis, and Foreign Affairs Minister Freeland’s announcement of planned advocacy at the United Nations General Assembly. To this latter end, we urgently call on the Canadian government to:

  • Use all diplomatic channels, particularly through its Embassy in Yangon, to press and support Daw Aung San Suu Kyi and the government of Myanmar to ensure the cessation of the ongoing hostilities, to protect the human rights of Rohingya people, and denounce the exactions perpetrated by the Myanmar military;
  • Demand that the government of Myanmar provide unimpeded access to the Fact-Finding Mission established in March 2017 by resolution of the UN Human Rights Council;
  • Push for humanitarian access and ensure relief assistance in Rakhine State;
  • Press Myanmar officials to desist their inflammatory rhetoric which is endangering humanitarian workers and empowering the military to continue its campaign against civilians
  • Encourage the use of all possible legal channels – national and international – to bring to justice those responsible for atrocities and human rights abuses;
  • Implement immediate travel bans on all Burma Army leaders attempting to visit Canada;
  • Propose the introduction of a United Nations arms embargo against the Myanmar Military, as a measure to reduce the ongoing violence in Rakhine State and also in Kachin and Shan States; and
  • Encourage and support the Myanmar government to demonstrate its commitment to finding meaningful and lasting solutions to the issues in Rakhine State, including, among others, by applying the recommendations of the Final Report of the Advisory Commission on Rakhine State.

We and our organizations will continue to monitor the situation, and urge the Canadian government to continue deepening its action on this worsening humanitarian crisis.

The following institutions have endorsed this statement:

Associates to Develop Democratic Burma / Euro-Burma Office

Burmese Muslim Association

Canada Tibet Committee

Canadian Collective against Islamophobia

Canadian Federation of University Women

Canadian Union of Public Employees

Development and Peace

Initiatives of Change Canada

Innerspeak Digital Media

Inter Pares

International Coalition on Human Rights in the Philippines – Canada

International Development and Relief Foundation

KAIROS: Canadian Ecumenical Justice Initiatives

Lawyers’ Rights Watch Canada

Mae Sot Education Project

MATCH International Women’s Fund

MY STORY photo project

National Union of Public and General Employees

Ontario Committee for Human Rights in the Philippines

Partners Relief & Development Canada

Peace Brigades International Canada

The Primate’s World Relief and Development Fund

Project Umbrella Burma

The Public Service Alliance of Canada Social Justice Fund

Rohingya Association of Canada

Steelworkers Humanity Fund

South Asia Partnership Canada

Unifor Social Justice Fund

USC Canada

World University Service Canada

 

The following individuals, all of whom have years of experience in working in Myanmar or of acting in solidarity with struggles for human rights and democracy in Myanmar, have endorsed this statement:

 

Milagros Arguelles

Brenda Belak

Dominique Caouette, Études contemporaines et transdisciplinaires de l’Asie du Sud-Est, Université de Montréal

Naima Chowdhury, Women’s Leadership and Gender Specialist, COADY International Institute, Saint Francis Xavier University

Paul Copeland, C.M.

Rod Germaine, founder of the former Just Aid Foundation

Fareed Khan, sponsor of Change.org petition to revoke Aung San Suu Kyi’s honorary Canadian citizenship

Susan Hartley, Rotary Global Peace Scholar

Murray Thomson, Co-Founder, Canadian Friends of Burma

Nisha Toomey, former board member, Canadian Friends of Burma

Paul Turcot, South House Exchange

Jody Williams, Nobel peace laureate (1997) and chair of the Nobel Women’s Initiative